Plus de 4000 personnes ont assisté mardi 5 mai dernier à Nîmes, à l'intervention du Président de la République sur l'Europe.
Dans son entrée en la matière, Nicolas SARKOZY a bien défini que le travail des responsables politiques n'était pas de prévoir ce que tous les experts du monde ne savent pas prévoir ou de prévoir le calendrier de la reprise, mais d'agir pour que les effets de la crise soient les moins douloureux possibles, pour que les sacrifices soient le plus équitablement répartis, pour que la reprise intervienne le plus tôt possible pour que la France soit en position de tirer le meilleur profit de la reprise mondiale lorsqu'elle interviendra.
Depuis deux ans, la France a eu le courage de se réformer et a bousculé les conservatismes qui la condamnait à un déclin irrémédiable. Elle a pris le parti de l'action contre celui du renoncement. Si nous voulons laisser à nos enfants une France plus belle, plus grande, plus forte, nous n'y parviendrons pas sans l'Europe.
Longtemps nous n'avons pas pris l'Europe au sérieux, nous nous sommes contentés d'une Europe de l'impuissance. L'Europe qui devait unir tous les Français parce qu'elle est l'expression d'un avenir commun, les a divisés.
Si nous voulons que l'Europe parle au coeur et à la raison de tous les Français et de tous les Européens, si nous voulons qu'ils cessent de se sentir étrangers à la construction européenne, alors il faut changer l'Europe et cela a été fait sous la présidence française.
Tout d'abord il faut que l'Europe cesse de se diluer dans un élargissement sans fin et qu'elle ait des frontières. Si la Turquie partage avec l'Europe une part de destinée commune, elle n'a pas vocation à devenir membre de l'Union européenne.
L'Europe ne doit pas être une forteresse, ni se replier sur elle-même, l'Europe est une source car, de par son histoire, elle entretient avec une partie du monde des liens d'une intensité particulière.
Pour que l'Europe fonctionne, il faut qu'elle puisse être gouvernée, c'est la raison pour laquelle il fallait sortir de la crise ouverte par le rejet de la Constitution Européenne. Le Traité de Lisbonne proposé par Nicolas SARKOZY a été ratifié par 25 pays sur 27. L'adoption définitive donnera une stabilité à l'Europe.
L'Europe qui agit, c'est celle qui se fait entendre et qui a été capable de réunir tous les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro avec le Président de la Commission européenne, le Président de la Banque Centrale Européenne, afin qu'ils puissent, pour la première fois, débattre et travailler ensemble. L'Europe qui agit, c'est celle qui a sauvé les banques quand elles étaient menacées d'effondrement, qui a sauvé son industrie automibile et qui n'a pas ouvert la porte aux prédateurs en empêchant deux grandes entreprises européennes de s'unir.
L'Europe, dans le monde d'aujourd'hui, ne peut pas se passer d'une politique économique concertée. Elle a besoin d'investir pour préparer l'avenir, car lorsqu'on fait le choix de la relance par l'investissement, on creuse les déficits, mais on prépare l'avenir.
Nous ne pouvons pas espérer demain, quand la crise sera finie, avoir plus de croissance, plus d'emplois, plus de pouvoir d'achat si le travail est plus taxé en France que partout ailleurs en Europe, si nos ménages et nos entreprises payent plus d'impôts, plus de charges que dans les autres pays européens.
La France se battra aux côtés des 26 partenaires européens pour obtenir un accord mondial pour lutter contre le changement climatique, mais face aux pays qui refuseraient de jouer le jeu, elle se battra pour instaurer une taxe carbone.
Il nous faut des débats sur la politique monétaire, budgétaire, de la concurrence et sur la fiscalité en contestant la règle de l'unanimité pour faire baisser la TVA.
Politique industrielle, politique énergétique, politique agricole commune, seront au coeur de l'engagement de la France pour l'Europe.
L'Europe se devra d'être exemplaire sur la régularisation financière, la règlementation des fonds spéculatifs, sur les paradis fiscaux, sur les rémunérations des dirigeants et des opérateurs financiers.
Faire de la politique, c'est une façon de vouloir refaire le monde, mais nous ne le referons pas tout seul, nous le referons avec tous ceux qui partagent le même dessein et d'abord, avec nos partenaires de l'Union Européenne. Nous devons changer l'Europe. La Présidence Française en a apporté la preuve, une autre Europe est possible. La réponse ne dépend que des européens eux-mêmes, de chacun d'entre nous, l'Europe ce n'est pas eux, l'Europe c'est nous.