DEFICIT BUDGETAIRE
La publication des chiffres réels du déficit budgétaire 2013 de la France montre à quel point le pouvoir exécutif demeure dans l'irréalité. Après plusieurs révisions successives en cours d'année, il apparait que la France n'est absolument pas en mesure de respecter les engagements qu'elle a pris en termes d'améliorations de ses comptes publics et de contrôle de son endettement. Le manque à gagner de 2013 se répercutera bien sûr en 2014, et accroitra la difficulté de l'exercice. Les annonces qui sont faites par les ministres MOSCOVICI et CAZENEUVE ne portent que sur des objectifs, et l'expérience récente montre qu'il faut demeurer très méfiant tant qu'il ne s'agit que de perspective et donc de paroles.
Bien entendu, le Gouvernement met la perte de recettes fiscales sur le compte de la stagnation économique. Mais il ne dit pas que les ponctions fiscales supplémentaires sur les entreprises sont le facteur de ce moindre dynamisme, et que les mesures prises freinent l'arrivée des capitaux extérieurs et pénalisent les investissements.
A présent, l'annonce du pacte de responsabilités par le Président de la République en fait vraiment le prince de l'ambiguïté. Il ne contredit pas son ministre MONTEBOURG qui demande aux entreprises de s'engager sur deux millions de créations d'emplois d'ici 2017. Il sait pourtant que ses promesses ne portent que sur 10 milliards d'euros, au mieux, d'allègement de charges supplémentaires, puisque, par un tour de bonneteau, le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), dont devait venir le salut, est en réalité intégré dans un nouveau dispositif dont on ne connait pas clairement les conditionnalités. Remplacer 30 milliards d'allègements d'ici 2015 accordés à toutes les entreprises sans condition par 30 milliards d'ici 2017 conditionnés par des engagements qui ne sont pas réalistes, est-ce un progrès, est-ce une simple habilité pour se sortir d'un mauvais pas médiatique ?
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