En ma qualité de Sénateur des Pyrénées Orientales, et de membre de la Commission Juridique et des Droits de l’Homme de l’Assemblée Parlementaires du Conseil de l’Europe, j’étais présent le 21 juin 2022 à Strasbourg à la Session parlementaire avec à l’ordre du jour les suites du rapport de Boris Cilevics, Député de Lettonie « Les responsables politiques devraient ils être poursuivis pour les déclarations faites dans l’exercice de leur mandat en Espagne et en Turquie ? » (voir résolution n° 2381 adoptée le 21 juin 2021).
Lors de cette dernière session, la Commission des Questions Juridiques et des Droits de l’Homme a examiné le suivi des recommandations du rapport effectué par le rapporteur.
La Commission s’était vivement félicitée de la grâce accordée par le Gouvernement espagnol à 9 responsables politiques catalans emprisonnés et libérés le lendemain de l’adoption de la résolution 2381 et du fait que ces responsables n’aient pas été contraints de renoncer à leur opinion politique profonde pour être graciés.
Quant aux autres recommandations faites par l’Assemblée, la commission a constaté avec regret que de nombreuses procédures pénales engagées à l’encontre d’autres fonctionnaires ou anciens fonctionnaires catalans et liées aux événements qui ont accompagné le référendum de 2017 sont toujours en cours tout comme les mandats d’arrêt émis contre plusieurs responsables politiques qui vivent à l’étranger.
L’Assemblée craint également que la grâce accordée ne soit contestée devant les tribunaux.
Cette situation montre que la réforme liée aux dispositions relatives à la sédition et à la rébellion en Espagne reste primordiale pour garantir le respect des normes du Conseil de l’Europe.
Les parlementaires espagnols se sont mobilisés pour empêcher la publication de ce rapport de suivi.
En tant que membre de l’APCE, j’exprime ma perplexité sur cette attitude contraire à l’esprit de notre commission des questions juridiques et des droits de l’homme.
A mon avis, il est incompréhensible qu’un Etat membre du Conseil de l’Europe qui se considère comme une démocratie consacre toute son énergie à empêcher la publication des conclusions d’un rapport de suivi.
Le comportement des représentants de l’Etat Espagnol est un grave manque de respect envers les institutions européennes et leur travail.
Je rappelle que le Conseil de l’Europe est un organe qui vise à promouvoir et à préserver la démocratie et les droits de l’homme.
Beaucoup de membres de la Commission auraient préféré que les représentants espagnols consacrent tous leurs efforts à l’application effective des recommandations discutées et approuvées par l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe.